Hier, un leader était plutôt autoritaire, sévère, directif et était généralement source de pression auprès de ses collaborateurs. Aujourd’hui, ce modèle de leadership est en train d’être dépassé, maintes études ont d’ailleurs mis en évidence ses effets négatifs sur et pour l’entreprise.

Mais alors, comment incarner le leader idéal de nos jours ?

Si le modèle de leadership a changé, le leader en lui-même reste une personne charismatique, capable de porter, fédérer ses collaborateurs, prendre les bonnes décisions et aussi anticiper.

Un leader c’est aussi quelqu’un qui a une vision stratégique pour l’entreprise ou l’organisation dans laquelle il s’investit. Il doit communiquer cette vision et la partager avec ses équipes. Il doit aussi combiner cette vision stratégique sur le long terme avec de fortes obligations de court terme. Ce qui a donc changé, c’est la manière dont le leader va mettre en œuvre l’ensemble des éléments mentionnés ci-dessus.

Un leader “à l’écoute”

Aujourd’hui le leader idéal est un leader à l’écoute, un leader de proximité, un leader qui délègue davantage qu’auparavant auprès de ses équipes, un leader « sympa », qui ne met pas la pression en permanence ou qui met une pression positive et avec qui on peut se sentir libre de s’exprimer…

Ce leader donne du sens, motive, entraîne et contrôle les équipes. C’est aussi un coach qui accompagne les collaborateurs dans leur développement. C’est une personne qui doit faire preuve d’exemplarité et qui vit avec ses équipes, sans faire preuve de signe d’ostentation caractérisant son statut.

Il est possible de challenger ce leader sur sa vision ou sur des prises de décision, à condition d’avoir des arguments pertinents et une connaissance précise du sujet.

Si vous êtes ce leader, ou si vous le connaissez : tant mieux !

Des réalités différentes

Mais en réalité, ce modèle de leadership est-il réellement applicable à toutes les entreprises, toutes les équipes, toutes les circonstances ?

La réponse est évidente, nous sommes dans un contexte idéal et la réalité est parfois différente. En effet, comment être un leader de proximité lorsqu’on travaille à distance par exemple ? Comment être un leader qui prend le temps d’écouter, d’échanger et de partager une vision tout en répondant à l’agressivité d’un fonds activiste soucieux de retour sur investissement à très court terme ? Comme être un leader « sympa » et « relax » dans une entreprise libérée, lorsqu’on est face à une crise financière qui menace l’existence de l’entreprise ?

L’idée n’est pas d’être « ce » leader idéal, mais de s’en inspirer afin d’adapter sa méthode à sa propre situation de travail et au contexte de l’entreprise.

Si faire preuve de bienveillance plutôt que de sévérité est essentiel, ce n’est pas pour autant qu’on ne peut imposer de deadline à ses collaborateurs.

Cycles de vie du leadership

En outre, au cours d’une carrière, on est amené à rencontrer différents leaders, ou même à en incarner plusieurs. On peut même parler de cycles de vie dans le leadership.

Le jeune leader dynamique, chef de la junior entreprise de son école, n’est pas le même que le leader du CAC 40 qui a gravi tous les échelons de l’entreprise et maitrise à la fois les aspects stratégiques et opérationnels de l’entreprise, avec une vision sur le futur et la capacité à la projeter, voire à l’incarner complétement.

Le haut potentiel incarne aussi le leadership, dans sa capacité à anticiper les transformations à venir et à partager ses idées, mais il doit encore renforcer sa prise de décision stratégique s’il veut un jour aspirer au leadership de l’entreprise.

Le leader proche de la retraite incarne davantage la sagesse de par son expérience. Il peut s’incarner dans le rôle du Président du Conseil d’Administration qui organise et dirige les travaux de celui-ci, dont il rend compte à l’assemblée générale. Il peut également être administrateur ou leader investi dans le mentoring de plus jeunes collaborateurs.

Certains leaders vont connaitre toutes ces étapes, dans leur évolution professionnelle et personnelle, d’autres connaitront des progressions et perspectives différentes.

Un aspect RSE à ne pas négliger

Aujourd’hui, en plus des compétences professionnelles et des qualités personnelles nécessaires d’écoute, de dialogue, d’exemplarité, et d’intégrité, les aspects sociétaux et environnementaux font aussi partie des critères très appréciées par les générations Z ou les Millenials. En intégrant ces dimensions, le leader sera en mesure de renforcer l’engagement au sein de sa société ou de son organisation.

Les leaders inspirants ont toujours existé dans les entreprises, que ce soit pour contribuer à changer les usages dans la consommation de musique et de vidéo comme Steve Jobs chez Apple, redonner du plaisir à l’alimentation en innovant et en étant soucieux des bienfaits sur la santé comme Emmanuel Faber chez Danone, poursuivre la croissance tout en réussissant la mise en œuvre d’une stratégie numérique comme Jean-Paul Agon chez L’Oréal ou ouvrir une institution industrielle française à une culture de services et contribuer à sa transformation numérique comme Jean-Dominique Sénard chez Michelin.

Mais, au global, un leader inspirant doit toujours avoir en tête qu’il n’y a pas d’un côté la performance financière et de l’autre la performance sociale et environnementale. Il n’y a qu’une performance de l’entreprise, en l’occurrence une performance globale et tout leader sera évalué sur ce critère.

Pierre MAURIN Partner ALHAMBRA International

Mathilde PHILLY Consultante RH Junior ALHAMBRA International

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