Le monde économique est en pleine transformation. La révolution numérique a créé de nouveaux défis et des opportunités de nouveaux business. Chaque jour, de nouveaux acteurs font irruption sur le marché, avec de nouvelles idées qui se concrétisent et des business models qui bousculent des acteurs traditionnels.

Ce processus de digitalisation nécessite une adaptation au changement et de l’agilité. Les entreprises adoptent de nouveaux process internes liés aux changements de leur organisation qui ont des impacts sur leur stratégie et leur vision à moyen et long terme.

Cette transformation numérique ne concerne plus uniquement l’informatique, la gestion des données, ou même les algorithmes et l’intelligence artificielle, le digital devient humain. La digitalisation a apporté de nouvelles formes de conception organisationnelle, de gestion des talents et de nouvelles interactions avec les clients, les employés, les partenaires commerciaux (gig economy) et les actionnaires.

Des collaborateurs performants, compétents et possédant une culture digitale sont les atouts les plus stratégiques d’une entreprise pour faire face à l’avenir avec confiance. Ce sujet a été largement abordé dans la littérature au cours de ces dernières années. Nous avons examiné celles qui nous paraissent les plus pertinentes pour exercer un leadership efficace.

Un bon leader est un dirigeant connecté et visionnaire
La vision numérique est la principale force motrice du changement organisationnel. Un dirigeant d’entreprise visionnaire est un individu connecté qui comprend le phénomène numérique et qui formule clairement les étapes de la transformation digitale de son entreprise.

Afin de développer ou d’améliorer les activités commerciales, les leaders doivent se familiariser avec les dernières innovations technologiques et toujours suivre les nouvelles tendances pour décider quelles innovations adopter dans leur entreprise. Ils surveillent le comportement du marché, étudient les modèles de leurs clients ou suivent les changements entre concurrents. Ils comprennent le phénomène du big data et l’afflux de données qui se diffusent dans de multiples formats et à travers des domaines d’activités variés.

Cette vision stratégique numérique se concrétise par exemple, lorsqu’un opérateur hôtelier décide d’investir dans l’économie du partage en achetant le “Airbnb du luxe” ou lorsqu’il décide de muscler sa plateforme de réservation en ligne en y rassemblant les marques de son groupe et des hôtels indépendants qui deviennent des partenaires.

Un bon leader contribue à la notoriété de la marque
Chaque leader doit également acquérir une solide connaissance en communication digitale, notamment sur le référencement payant et naturel, la publicité programmatique, les plateformes de gestion de données (DMP) et les media sociaux.

Ces derniers ont des impacts considérables sur l’activité d’une entreprise (notoriété, visibilité …), la relation client ou la création de trafic. Ils ont d’une certaine manière changé le monde en permettant au commentaire d’un internaute anonyme d’avoir autant voire même plus d’impact (dans certains cas) que celui d’une multinationale.

Les bons leaders doivent considérer leur engagement media comme un prolongement naturel de leur pensée et de leur comportement. En outre, cette activité permet de recueillir le feedback des collaborateurs de la société, de créer plus de notoriété pour la marque, d’amplifier la vision et d’élargir les messages de manière aussi efficace que sur les médias classiques.

Un bon leader dispose d’une sensibilité technologique
Il est également nécessaire pour un leader d’avoir une bonne sensibilité technique. Les technologies de l’information et de la communication s’appréhendent à plusieurs niveaux : matériel (hardware), l’infrastructure & réseaux et les logiciels. Ces derniers sont devenus la force motrice du fonctionnement d’une entreprise en intervenant à tous les niveaux, et se déplacent aujourd’hui vers une logique de SAAS (software as a service), avec des applications hébergées à l’extérieur, nécessitant de prendre en compte des contraintes de sécurité et une logique comptable différente.

Un bon leader possède une intelligence émotionnelle
Les leaders sont souvent caractérisés par leur charisme, vision et compétence opérationnelle. Ils vont de l’avant et sont concentrés sur les objectifs qu’ils ont fixés à leurs équipes et auxquels ils se tiennent.  Mais aujourd’hui, ils doivent évaluer rapidement les émotions de ceux qui les entourent et adapter les mots, le ton et les gestes en conséquence. La capacité de déterminer le sens profond de ce qui est exprimé et de sentir, anticiper et stimuler les réactions est également recommandé dans l’exercice du leadership. Une forme développée d’intelligence émotionnelle fait partie des qualités nécessaires des dirigeants qui collaborent et construisent une relation de confiance.

Les leaders de l’ère numérique sont de plus en plus nombreux à intégrer les valeurs telles que l’ouverture, la créativité, l’exemplarité, l’humilité ou l’intégrité. Leur rôle principal est de supprimer les obstacles qui empêchent les gens de faire un excellent travail. Ils favorisent le partage des connaissances, la diversité, la délégation, le feedback et prennent en compte les préoccupations et le bien être des collaborateurs afin de leur permettre d’être plus compétents, plus agiles et plus performants.

La transformation numérique a provoqué la création de ce qu’on appelle la culture numérique amenant des changements dans la chaine de valeur des entreprises. Des structures ouvertes, transparentes, flexibles, plus dynamiques et construites sur la confiance mutuelle sont devenues la base de la culture organisationnelle et devraient être une inspiration pour de nombreuses entreprises.

Pierre MAURIN

Cette tribune a été écrite en collaboration avec Gracja BOROWSKA, Consultante junior en RH et en Leadership Consulting.